Témoignage d’Olivier à la cérémonie d’adieu à Michel à l’église Saint Lubin

Mon cher Michel,

Hier, tu aurais eu 68 ans ; c’est vraiment jeune, vraiment trop jeune pour partir.

C’est si soudain, si irréel, si injuste, alors tu comprendras l’émotion que je ressens, comme chacun d’entre nous ici, pour parler de toi, au nom du Rotary et de notre club.

Je ne fais que repenser à toi, lors de notre dernière passation il y a 15 jours : aux cotés de Jeannette, de celle que tu adorais, de notre amie Jeannette, qui clôturait sa si belle année de présidence, tu irradiais de bonheur. Jeannette, la première rotarienne de notre club, la 1ere des 4 membres féminins de très grande valeur ; Michel, le club ne te remerciera jamais assez, d’avoir su bousculer des habitudes séculaires dépassées.

Tu t’étais tant donné pour faciliter l’année de présidence de Jeannette ; je te revois, il y a 3 semaines, confectionner à la dernière minute, avec ton flegme légendaire, la guirlande des actions de l’année, où tu enfilais méticuleusement la ficelle dans des feuilles A4, 1 feuille par action ; Et Dieu sait qu’elle était longue la guirlande, tant les actions et les opérations faites par Jeannette pour notre Club étaient nombreuses.

C’est cela le Rotary ; une multitude de petits gestes bienfaiteurs, faits par des membres de bonnes volontés, au service d’une noble cause : être au service de l’autre.

Œuvrer et servir d’abord.

Tu as fait tiennes toutes les valeurs du Rotary, la probité, la loyauté, l’amitié et le partage. Tu y as fait honneur. C’était facile : tu les incarnais !  Il faut dire que tu es tombé dans le Rotary quand tu étais tout petit, puisque ton père Pierre est rentré au club dans les toutes premières années de sa création. Et puis, ton grand frère Hervé, tu sais, c’est aussi un peu le mien, lui est entré en 77, et tout naturellement, il a été ton parrain en 1992.

1992-2022 : 30 ans de Rotary.

2 PHF, un filleul Jean-Louis, de multiples présidences de commissions, puis président de notre club en 2005, année durant laquelle tes qualités de meneurs d’hommes, de droiture et d’excellence t’ont naturellement permis d’accomplir cette mission avec enthousiasme et talent ; tu avais impressionné tout le monde avec ton discours pour le cinquantenaire du club sans aucun papier pendant 20 minutes : du grand art.

Et puis le district a su reconnaitre tes qualités d’organisation, puisque tu as été secrétaire général sous le gouvernorat de notre ami Jacques Allorant.

Ta générosité et ton altruisme t’ont naturellement poussé à prendre le poste de coordinateur de notre district pour mon sang pour les autres. Tu y as excellé. Succéder à Pierre-Marie n’a pas dû être facile, mais tu as relevé le challenge avec brio, puisque ta dernière collecte de sang à la mairie du 5e arrondissement de Paris, a été un véritable succès. Tu nous en parlais avec tellement d’énergie et de passion !

Voilà Michel, c’est pour tout cela que nous t’aimions ; un grand vétérinaire, un grand professionnel, qui a tant fait pour le club, pour le district, pour le Rotary, avec une très grande discrétion, mais surtout avec beaucoup de perfectionnisme et d’efficacité. Un rotarien immense, un pilier et un modèle ! Un ami.

Comme tous les sensibles, tu cachais ton jardin secret derrière la façade de ta bonne humeur, et de ton humour pince sans rire. Ceux à qui tu avais ouvert ton cœur étaient des privilégiés, tant tu avais à partager. L’amitié, notre belle valeur rotarienne qui nous fait déplacer des montagnes, en faisait partie ; Tous, Tous nous nous souviendrons des soirées jardins chez Jeannette et Toi, à profiter, selon la météo, des magnifiques massifs fleuris ou de la belle véranda, pour partager mets et vins, toujours, toujours, avec une gentillesse et une générosité de cœur inégalées. Michel, ce sens aigu de l’amitié, celui-là ne peut pas mourir.

Aujourd’hui, nous sommes dévastés de tristesse et je n’ose imaginer la douleur des tiens ; C’est pourquoi, au nom de notre club, j’exprime à Jeannette, aux enfants, aux petits enfants, à Hervé et Sally, ainsi qu’à toute ta famille, nos chaleureuses pensées et toute notre affection.

Ah j’oubliais, si tu croises nos amis là-haut, les 2 Jean, Patrick, Jean-Pierre, Yves, Pierre-Marie, et tous nos amis disparus, assied toi avec eux sur un nuage, ouvres donc une bonne bouteille de champagne de Serzy-et-Prin, salue les pour nous, et évoquez ensemble le bon vieux temps ;

Peut-être que tu penseras à nous ; en tout cas, nous, ici-bas, nous penserons fort à toi.

Et comme le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants, ton esprit nous habitera et sera toujours présent.