« Avec une bonne hygiène de vie , le système immunitaire peut se défendre tout seul et n’a pas besoin d’un vaccin »
Cette conviction accompagne le rejet des élites scientifiques et un intérêt pour des médecines parallèles. Les divisions affichées par des « experts » achèvent de semer le doute.
Avant même la découverte des vaccins anti-covid un pourcentage élevé de Français déclarait ne pas vouloir se faire vacciner, et parmi eux des soignants, pourtant astreints à certaines vaccinations dans le cadre de leur profession.
Situation étonnante au pays de Pasteur !

Qui pourrait contester l’intérêt d’une bonne hygiène de vie, afin de renforcer l’organisme et de l’aider à mieux résister à toutes les maladies.
Mais il s’agit ici d’un virus particulièrement dangereux. S’il est vrai qu’il commence par s’attaquer à des personnes que leur âge ou une comorbidité rendent plus vulnérables, personne n’est assuré de lui résister.
Les Indiens, majoritairement végétariens, ont compté des milliers de morts, et dans ce pays un terrible variant est apparu, faute d’une couverture vaccinale suffisante.

Être en bonne santé permet de résister plus longtemps et plus efficacement aux assauts du virus. En réanimation, il vaut mieux ne pas être en mauvaise santé, pour passer le cap. Mais c’est malheureusement tout ce que permettra le fait d’avoir eu, au préalable, une bonne hygiène de vie.

La solution n’est pas dans la vaccination OU l’hygiène de vie, mais dans l’hygiène de vie ET la vaccination.


Au début de la pandémie, personne n’espérait disposer d’un vaccin aussi vite.
Certains ont trouvé anormal que les autorités sanitaires européennes s’entourent de précautions qui ont retardé la livraison des premiers vaccins.
Aujourd’hui d’autres trouvent inquiétant, au contraire, que ces vaccins aient été homologués si vite.
Ce sont parfois les mêmes…
En réalité les vaccins ARN ont bien fait l’objet de tous les contrôles nécessaires. S’ils ont pu être distribués aussi vite, c’est grâce à :
– la publication du génome du virus, dès son apparition, et le partage de ces informations au plan mondial,
– une mobilisation des chercheurs de tous les pays du monde, à qui ont été donnés des moyens financiers sans précédent,
– la technique d’ARN messager, nouvelle pour une telle application, mais expérimentée depuis plus de 20 ans dans le domaine de la cancérologie. On sait donc combien elle est sûre.
Pour rappel : le vaccin ARN ne touche pas à l’ADN. Il introduit dans la cellule un code de lecture pour que l’organisme produise lui-même une protéine S et les anti-corps qui la combattront. Il disparaît en quelques heures, donc sans risque d’effets à long terme.
Si la production d’anticorps a provoqué, dans des cas très rares, certains effets secondaires, l’infection par le virus aurait eu sur ces personnes, des effets bien plus dramatiques. Quoi qu’il en soit, ils sont analysés très attentivement, afin de rechercher tous les risques particuliers.
Les phases administratives ont été réduites, mais ni les phases scientifiques, ni les phases d’éthique ne l’ont été.
Enfin, à cause de l’importance de la pandémie, le vaccin a pu être testé immédiatement sur un nombre de personnes sans commune mesure avec les populations habituellement testées.

Si la phase 3 se poursuit, c’est seulement pour déterminer l’efficacité à long terme du vaccin. On sait déjà qu’il faudra une 3ème dose avant la fin de l’année, notamment pour des personnes dont les défenses immunitaires sont faibles, ou pour mieux répondre à l’évolution du virus.
Mais cela n’enlève rien à la nécessité de se faire vacciner le plus tôt possible, et ceux qui doutent des vaccins ARN messager, peuvent opter pour des vaccins traditionnels, comme l’AstraZeneca ou le Janssen, sans attendre le vaccin que Sanofi proposera peut-être dans quelques mois.


Ceux qui continuent à voir la Covid comme une simple grippette n’ont pas de raison de se faire vacciner, quelle que soit l’efficacité du vaccin. Beaucoup se rassurent en voyant qu’ils n’ont pas été infectés depuis le début de la pandémie – ou en forme bénigne, que le taux de décès par personne contaminée reste faible, et que le virus est surtout dangereux pour les personnes à risques.

Or, le nombre de décès dépasse déjà les 113 000 en France, et ce bilan serait bien plus lourd, sans les mesures exceptionnelles qui ont été prises : gestes barrières, confinements, vaccination …
Actuellement, et pour un temps indéterminé, il n’existe pas de traitement efficace contre la Covid.
Nul ne peut dire si le virus va perdre de sa force, ou si les prochains variants seront plus dangereux.
Enfin, au bilan de la Covid, il faut, hélas, ajouter toutes les suites à moyen ou long terme de la maladie, même contractée sous une forme asymptomatique, celles des séjours en réanimation… et de façon générale, tous les effets collatéraux, psychologiques ou physiques du virus.

Nous sommes face à une pandémie qui ne pourra être vaincue qu’au niveau mondial. Et la vaccination est actuellement notre arme la plus efficace.


En 1985, quand le Rotary International a lancé son programme d’éradication mondiale de la polio, 350 000 enfants étaient contaminés chaque année, sans traitement possible.

En 2020, ils n’étaient plus que 129, au Pakistan et en Afghanistan.
Pour atteindre ce résultat, il a fallu vacciner 3 milliards d’enfants. Cela a pris 35 ans.

Et nous continuerons notre lutte jusqu’à l’éradication totale du virus. La vaccination à l’échelle mondiale demande des moyens financiers colossaux, du temps de professionnels et de bénévoles … mais ça marche et, face à de nombreux virus, il n’y a pas d’alternative.